5 ans après la (courte) euphorie artistique de la « révolution » en Egypte, quelques musiciens
extrêmement talentueux continuent d’insuffler leur vitalité dans une musique à la fois arabe, exigeante,
innovante et métissée. Ces musiciens s’interrogent sur ce qui définit la musique arabe-orientale.
Comment créer une musique authentique sans la figer dans le conservatisme? Comment la métisser
sans qu’elle soit absorbée par la musique occidentale? Ces questions, en fait enracinées dans
l’histoire de la musique arabe-orientale, nous parlent d’une quête d’ancrage qui résonne avec le rêve
d’un succès dans l’exil pour les musiciens. Je rêve un film imprégné de cette musique en train de se
faire, au temps de la création, où les aspérités sonores et les hésitations sont encore perceptibles, où
les faiseurs de musique sont parcourus par le voeu d’ancrage et le désir d’ailleurs. Dans les villes du
Caire et d’Alexandrie, les paysages sonores et leurs scènes urbaines forment un contrepoint
métaphorique à ces interrogations. En arabe, Wasla désigne une « suite musicale » et signifie aussi
« lien ». Mon ambition est de faire résonner cet ancrage, ces liens entre la musique égyptienne
d’aujourd’hui, la démarche, l’existence et les rêves des musiciens, et les villes où l’âme de cette
musique prend son premier souffle. `
NOTE D’INTENTION